Mais le féminin n'est peut-être pas l'apanage des femmes, l'homme est une femme comme les autres et l'on peut imaginer que des écrivains mâles comme Proust ou Cocteau ne furent pas que des rustres belliqueux. C'est peut-être aussi ce que sous tend Simone de Beauvoir lorsqu'elle dit en substance : " on ne nait pas femme, on le devient ".

Une jeune fille apprend à être une femme comme un jeune homme apprend à être un homme, c'est en partie de l'ordre de l'acquis et non de l'inné.
La question pourrait paraître surannée puisqu'elle date de 1949 ; néanmoins ces derniers mois ont vu des extrémistes s'immiscer dans l'éducation scolaire afin de bien notifier la séparation des sexes, mais l'on accentue parfois la pression là où le doute s'est installé depuis longtemps, ces sursauts identificatoires sonnent peut-être le glas de l'opposition homme / femme classique, des attitudes féminines ou masculines se révèlent au delà des genres. L'avenir est féminin, le multiplication des fonctions, le goût de la sociabilité, l'attention portée aux autres sont, dans nos à priori, des attributs légèrement plus féminins que masculins.

Dans cette exposition, nous avons reposé la question sous la forme d'un appel à candidatures de films courts et nous avons reçu 85 films de différents pays sur ce thème.
La sélection a été réalisée par les jeunes du Lycée Professionnel Liberté de Romainville, en majorité des jeunes femmes issues des classes populaires.
Ces films sont pris dans le cadre d'une exposition plus vaste où sont présentes sept artistes qui argumentent le thème chacune à leur manière. Et c'est peut-être Lacan qui prolonge cette idée de devenir femme avec son mot provocateur : " la femme n'existe pas ". Mais les femmes existent et c'est autant de propositions artistiques variées que de personnalités différentes qui sont affirmées dans cette exposition.

Tamina Beausoleil dessine cet obscur objet du désir : la femme rêvée, femme animale, femme sauvage, femme aux multiples images qui varient suivant le désir du regardeur.

Julie Dalmon tend à l'éblouissement, renverse la situation et semble poser la question : qui brille le plus dans les prisons dorées, le geôlier ou son prisonnier ?

Maike Freess promène dans ses oeuvres des femmes désirées et désirantes aux multiples tentations, des femmes puissantes, felliniennes.
Marie Maurel de Maillé est une photographe de la douce violence, elle suggère, elle évoque un au-delà de l'image, le début d'une histoire indicible.

Markela Panegyres expire la condition de l'être femme, sa soumission, ses tentatives pour échapper à toutes forces à son oppresseur. Sarah Roshem travaille la cire, elle transforme des objets d'usage de la vie quotidienne en oeuvres pérennes marquées par le temps.

Alice Sfintesco crée des images surinvesties de l'éternel féminin, un masque de séduction qui séduit et inquiète, en impose, révèle toute sa puissance jubilatoire et son inquiétante étrangeté.

A Savoir
Horaires d'ouverture:
Samedi et Dimanche: 15h-19h