La Première Guerre mondiale est un des derniers grands souvenirs d'une répétition de l'horreur en Europe occidentale. La littérature se fait l'écho de cette mécanique de l'horreur, mais aussi la sculpture à travers les monuments aux morts qui parsèment notre pays. Les visages de pierres nous regardent toujours sous les drapeaux pour nous le rappeler. L'histoire officielle entre médailles, commémorations et défilés a banalisé, dans un rêve à l'envers, la monstruosité de l'assassinat de masse.

Pourtant partout se sont élevés des hommes et des femmes contre la barbarie guerrière.
Des écrits, des poèmes et des romans parsèment cette insurrection de la raison. Des témoignages du poilu Louis Barthas aux chansons antimilitaristes, en passant par le Grand troupeau de Jean Giono, les articles de Lénine, les Croix de bois de Roland Dorgelès, l'Adieu aux armes d'Ernest Hemingway, Le Feu d'Henri Barbusse, Les Hommes contre d'Emilio Lussu ou La Main coupée de Blaise Cendrars...

Ici, dans la ville de Jaurès, exécuté en raison de ses positions pacifistes, l'artiste d'action Chiara Mulas va nous donner une oeuvre aux limites des frontières de la performance, de la poésie et des tableaux vivants.

Durant toute cette semaine, le groupe et les étudiants de Serge Pey du Chantier d'art provisoire du Ciam de l'université Toulouse Jean Jaurès, regroupés au sein du Nuage en pantalon, liront et interpréteront, en avant-première du spectacle, les textes de grands auteurs évoquant la Première Guerre mondiale.