Le marathon

Deux personnages sont en scène. Ils " courent ". Leur aspect est, peut-on dire, " peu ordinaire ". Il est difficile de déterminer un leur sexe et leur âge. Ils portent des masques de mimes, l'un un masque BLANC /Pierrot/, l'autre un masque ROUX /Arlequin/.
Du reste, tout est relatif. BLANC prétend jouer le rôle de feuille de route. Sa prestance est fière et inflexible : un vainqueur. Le maintient et l'expression de ROUX reflètent la jalousie, les complexes, l'habitude de la soumission.

De toute évidence, BLANC tient ROUX pour un imbécile. Les questions stupides de ROUX irritent parfois BLANC, jusqu'à lui donner l'envie de mettre en pièces l'imbécile qui ne cesse de la " torturer " stupidement.
Par moments, leur couple rappelle un maître d'école sévère et un élève niais mais curieux. Et, ainsi qu'il arrive bien souvent, le ballot /ROUX/ se révèle plus sage que le sensé /BLANC/.

Pendant toute la durée de la représentation on entend la rumeur d'une foule nombreuse, les sons de la rue, des bruits de véhicules et de lourds halètements de gens et etc. En quelque sorte, c'est la respiration de la vie qui se transforme à la fin de la représentation en " Apocalypse ".