Le tour de l'occiput

"Si je compose des chansons, c'est qu'elles sont d'abord écrites. Je n'ai d'ailleurs pas l'impression de composer des chansons : j'arrange des notes sur des mots qui ont une musicalité propre. Lorsqu’on parle, on chante déjà. La vibration, le grain, la respiration, le rythme. Tout est déjà là, à l'état latent." Après des premières parties telles que celles de Higelin, de la Rue Kétanou ou de Mon Côté Punk, et bientôt celle de Paco Ibañez, après des centaines de concerts à travers la France et l’Europe, eManuel Bémer a fait ses classes. Et n’en manque pas : seul en scène mais muni de samplers, tous les sons sont concoctés sur place, et pour porter ses textes hauts en couleur, la création lumière et la scénographique sont signées Vincent Idez (Deux Victoires de la Musique avec Camille et -M-). eManuel Bémer n'hésite pas à faire tomber les frontières qui séparent les arts de la scène, il intègre le slam, le rap, la marionnette, le mime, la danse et le théâtre dans son tour de chant. Résolument moderne, il ose toutefois avec facétie intégrer des termes du vocabulaire plus- que-soutenu comme antépénultième ou palimpseste ! Quel genre ? Rock, Reggae, Blues, Ska, Disco, Funk, Jazz, Biguine, Chanson ? Hé bien tous, c’est pour ça qu’on fait de la chanson ! Par dessus-tout, une exigence de modernité et d’originalité. Une urgence… Inclassable. Ou alors en première. Incasable. Si ce n’est celle qui lui manque…