Une aventure à épisodes multiples Qui se situe hors des leurres de l'heure, hors du temps pressé simplement ailleurs où tout est plus vrai !
Depuis Kosma, Crolla, Christiane Verger, bref depuis plus d'un demi-siècle, personne curieusement ou presque, n'avait osé revisiter en chansons l'oeuvre de Jacques Prévert. Son écriture est pourtant une invitation à la liberté, à toutes sortes de libertés, d'aventures musicales ou rencontres complices avec les autres et avec soi-même.
Entre "soleil de nuit" "Grand bal du printemps" et " la pluie et le beau temps ", je me suis parée, emparée des mots de Prévert en dehors des classiques et du tableau noir de l'école. J'ai plongé dans son oeuvre, comme on plonge dans la mer, je m'y suis perdue et je m'y suis retrouvée. C'est aussi cela la poésie,"ce qu'on rêve, qu'on imagine et qui parfois arrive"

En ce début de millénaire, de moyen âge électronique, d'horreur économique, où les enfants de la télé consomment des images de morts en direct qui dépassent l'entendement et la fiction, Prévert se révèle plus que jamais dans son modernisme précurseur :

" Intérêt supérieur prime sur le marché – Stop- Sang versé trésorerie sera toujours très honoré - Stop- Au cas où beaucoup trop d'oeufs dans omelette flambée verser profits et pertes comme par le passé - Stop " extrait de " cable confidentiel " écrit comme un télégramme.
Les jeunes reconnaîtront en Prévert un rappeur avant l'heure (à l'époque du groupe Octobre, il appelait ça "choeur parlé") complice du monde des vivants, tendre et généreux, qui toute sa vie n'a cessé de parler d'eux, de les défendre contre l'exclusion, la bêtise des grands, de combattre toutes les injustices, les fanatismes religieux, la guerre, le pouvoir de l'argent, avec une lucidité féroce et un rire agressivement salubre : " Aujourd'hui la conscience, c'est la science des cons instruits"