Le sommeil de la raison + Le perroquet de Charles Quint

Un homme "de ceux qui font la foule" s’égare un soir dans une foire presque déserte. Il surprend deux forains, un barnum et son pitre qui s’apprêtent à plier bagage. Ils invitent ce client inespéré à entrer dans leur baraque foraine. A l’intérieur l’homme découvre sept personnages de cires qui représentent les sept péchés capitaux. Fatigué, il s’endort et s’égare dans son rêve...
Les péchés s’éveillent et l’entraînent alors dans une étrange aventure, guidée par une immense soif de vivre...
Au cours de cet hallucinant parcours initiatique, ils assisteront, en autre, à une représentation théâtrale sur tréteaux : "Le Perroquet de Charles Quint" (récit : au palais, le chambellan s’inquiète de la disparition du perroquet de l’empereur : aussi Paep Theun, le bouffon propose-t-il de le remplacer, si ce n’est que vocalement, la bête impériale...Mais sa majesté à tôt fait de découvrir la supercherie et promet bonne récompense à qui le découvrira)...Puis l’aventure continuera.

"Le sommeil de la raison" a été crée en 1930, c’est une pièce multiforme, les personnages sont interchangeables, quand ils ne sont pas doubles.
Dans cette pièce Ghelderode nous propose un voyage pictural dans l’imaginaire dont la dimension essentielle est le fantastique, investigateur de nos fantasmes.
Le rêve et la réalité font alliance pour mettre en sommeil nos raisons.
Entre l' illusion et la désillusion un fil est tendu.
Sous les apparences d’un délire qui pourrait n’ être le fait que d’un individu isolé, l’auteur dresse un tableau bien peu complaisant d’une société qui depuis n’a guère changé

L’auteur : Michel de Ghelderode (1898-1962) est né à Bruxelles le 3 avril 1898. A ce jour , c’est l’un des auteurs belges de théâtre les plus connus et exportés. On lui doit environ quatre vingt pièces de théâtre, une centaine de contes et de poèmes ainsi que vingt mille lettres.
En 1914, miné par la maladie, Michel de Ghelderode est contraint d’arrêter ses études. Durant sa convalescence, il se réfugie dans la littérature et l’imaginaire. Il découvre le théâtre élisabéthain et le siècle d’or espagnol. Né sous le nom d’Adémard Martens, il emprunte le pseudonyme de Michel de Ghelderode en 1918. La même année, sa première pièce "La mort regarde par la fenetre" est mise en scène. Le succès n'est cependant pas au rendez-vous. Michel de Ghelderode entre ensuite au service des archives de l’administration communale de Schaerbeek. Il y restera jusqu’en 1945. Sa passion pour l’écriture ne faiblit cependant pas. Jusqu’en 1924, il prêtera principalement sa plume aux contes et aux nouvelles dramatiques, tels que "Histoire comique de Keiser Karel", "La Halte Catholique" et "L’homme sous l’uniforme".En 1925, il crée sa première pièce pour marionnettes "Le mystère de la passion". Dès l’année suivante, le Vlaamsche Volkstooneel ( théâtre populaire flamand), une compagnie à la fois populaire et d’avant garde, lui commande une série de pièces parmi lesquelles "Escurial ", "Images de la vie de Saint François d’Assise" ou "Barrabas". A la disparition du Vlaamsche Volkstooneel Michel de Ghelderode continue d’écrire. Faute de reconnaissance du public francophone, la plupart de ses pièces ne seront pas montées. Après la guerre, il sort néanmoins de l’ombre et acquiert une notoriété internationale. Coup sur coup, "Le Ménage de Caroline » et « Hop Signor ! » (1947), « Mademoiselle Jaire » et « Fastes d’enfer" (1949), envahissent les planches de Paris. En 1952, il crée un spectacle de plein air "Marie la Misérable" mystère médiéval et dernière pièce de l’écrivain, Michel de Ghelderode est l’auteur d’une œuvre hors du commun, inspirée des grandes légendes médiévales. Les Influences de l’expressionnisme Allemad (Strindberg), des peintres James Ensor et Jérôme Bosch auront été omniprésentes dans l’œuvre de cet auteur. Le 1er avril 1962, Ghelderode meurt à Schaerbeek.