Martine Salzmann - expo Corps Culturels - peinture

Face aux limites des interprétations, l'homme et sa représentation ne peuvent être isolés d’un contexte social, historique et identitaire. Martine Salzmann trouve ainsi sa délectation chez les grands artistes de la Renaissance au XXème siècle (Botticelli, Léonard de Vinci, Titien, Ingres, Picasso, Modigliani, Matisse….). Le corps humain apparaît comme une icône culturelle autant porteur des révolutions esthétiques et théoriques que comme objet de sublimation et de plaisir. Elle crée ainsi des jeux formels et théoriques sur une figuration historisée du corps et une approche contemporaine de la création. Martine Salzmann développe cette approche en variant les sources iconographiques mais surtout de par son approche plastique du support papier et sa technique picturale mixte dans laquelle elle mêle l’encre, l'aquarelle, le crayon ou le pastel. Elle crée un jeu riche et subtil entre le sujet et la matière. Le corps apparaît dans une double lecture, à la fois comme représentation figurée mais aussi comme corps physique, dont la superposition des lavis de couleur et des lignes graphiques témoigne de sa profondeur spirituelle.

PARCOURS Forte de sa formation à l'Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg en section tapisserie, Martine Salzmann développe dès ses premières oeuvres une sensibilité à la matière subtile et variée, du médium pictural au support. Diplômée en 1977, elle débute sa carrière par une série d'oeuvres monumentales créées à partir de fibres tissées (lin, coton, raphia, nylon), qui sont l'occasion de créer un interaction entre l'art et son environnement par le jeu des textures et des lignes dessinant des formes primitives dans l'espace. Ses oeuvres se prêtent aussi bien au décor architectural par le biais de commandes publiques ou privées, qu'à une expression libre et personnelle qui l'amène à voyager, en France et en Europe au fil d’expositions personnelles, collectives et de salons d’art contemporains

A la fin des années 1980, parallèlement à un DEA d'arts plastiques, elle poursuit ses recherches plastiques et se consacre exclusivement au papier (de riz, de soie, Vélins,..). Support graphique par excellence, elle aborde en 1997 la technique exigeante du dessin au travers du Paysage. Elle renoue ainsi avec la tradition classique et réintroduit la question de la représentation. Les lignes fines et tendues du dessin se mêlent à la structure des fibres du papier et à la finesse des couleurs. La nature apparaît dans une double signification, iconographique et matérielle. Cette richesse thématique l'amène à développer les notions de système et de transgression, les séries avec invariants et variations, la notion de chaos affronté au désir d'une lisibilité, la création d’espaces en 3D à la fois géométriques et sensibles. A la même période, elle approche le corps humain. Du paysage naturel à la nature humaine, inspirée par les maîtres du passé, elle se laisse porter par sa sensibilité à la ligne et à la matière. Ce travail laissé à l'état d'étude aboutie aujourd'hui à la série Corps Culturels exposée à l'Espace Canopy.