Les Boulingrin et autres pièces

Quatre pièces endiablées, de plus en plus folles, portées par un souffle comique plus précis et plus acéré que Labiche ou Feydeau. Courteline pousse l'humour jusqu'à l'ironie la plus cruelle, le sourire le plus franc peut devenir avec lui la plus amère grimace... Elles touchent, dans différentes mesures, à ce qu'il y a de pire en l'espèce humaine : l'orgueil, l'intérêt, la bêtise, l'infidélité, la jalousie, la mauvaise foi, la brutalité, jusqu'à la méchanceté et la folie pure.

Le Gora est un préambule, un moment où l'humanité n'est pas encore mauvaise mais simplement sotte et querelleuse. On a offert un chat à la demoiselle " un gora " dit-elle, monsieur la reprend " un angora ", elle " un petit nangora ", Monsieur lui reproche ces liaisons illégitimes : une pièce courte où chacun devrait mieux peser ces mots.

La Conversion est une suite corrosive du Misanthrope de Molière, le ton ironique est poussé jusqu'à la cruauté. La pièce se déroule d'abord comme une comédie, mais que le final est glaçant et tout à fait déstabilisant. La Peur des Coups est une vertigineuse scène de ménage où la mauvaise foi de l'époux s'exprime contre le sourire apparent de son épouse blessée et lassée.

Dans les Boulingrin, alors qu'il pense pouvoir passer son hiver à l'oeil et au chaud, Des Rillettes, pique-assiette professionnel, se retrouve embarqué dans une scène de ménage inimaginable chez les époux Boulingrin. Aucune échappatoire, on ne le laisse pas sortir, on le bat, on l'insulte, on lui jette des choses à la figure, le pauvre homme va regretter longtemps sa visite.