La Pyramide

Une improbable pyramide inca.
Une reine et sa fille cannibales y vivent en autarcie.
Un rat - espagnol de la race des Conquistadors - fait son apparition. S'échappera t-il?
Un jésuite - maigre représentant du clergé censé légitimer ce simulacre de monarchie, d'ordre étatique - viendra plus tard à la rescousse du rongeur, acculé à la fuite. Il bouleversera la donne des alliances de ces personnages qui mis à nu se révèlent être des " crevards " plus affamés les uns que les autres.

Note d'intention de Joakim Latzko

En premier lieu, l'urgence de monter cette pièce pour faire découvrir à un public plus large ce texte méconnu de Copi, auteur souvent monté à Paris. D'autre part, La Pyramide est un texte d'une férocité extrême où les personnages revendiquent leur soif de pouvoir et leur soif de vivre, bouffer la vie.
C'est une ode à la gloutonnerie, à la boulimie de vie, et d'envies. Cette pièce c'est aussi le drame dans une déconcertante frivolité, une douleur fardée dans les excès les plus fous, la quête permanente de l'identité,
comment devenir Soi-Même ?
le noyau névrotique de la Famille la schizophrénie intrinsèque de l'Homme, la versatilité du désir qui peut prendre les formes les plus inattendues et surtout la Liberté.
Copi ne choque pas pour choquer, il est un être profondément libre, il est dans une quête presque mystique du Vrai, la vérité mise à nu, et affranchi des conventions, il joue avec elles et n'hésite pas à percuter de plein fouet nos tabous dans le but de nous interroger sur notre condition. Civilisés ou sauvages? Conscients ou ignorants?
Sommes nous réellement capables d'aimer?
Ces personnages sont désespérément seuls. Le paradoxe c'est que malgré la violence de l'action ou du verbe, l'auteur ne le fait jamais de façon triviale ou racoleuse contrairement à d'autres qui croient ainsi bousculer les idées reçues. Dans cette pièce particulièrement, la forme est l'Absurde, une allégorie qui rend ses propos beaucoup plus universalistes et symboliques: c'est tellement énorme que ça en devient stylisé, épuré. La Pyramide est une oeuvre à plusieurs degrés de lecture, avec beaucoup de tiroirs. Jamais dans la lourdeur ni l'explication de texte mais dans un délicieux cynisme, un humour noir et féroce, omniprésent.