Après la pluie

Là-haut on rêve, on se défoule – l'air est électrique, voilà plus de deux ans qu'il n'a pas plu ; on croise l'autre, on tente de le séduire, on se déchire, et surtout on se révolte : les secrétaires contre leur chef, les directeurs contre l'entreprise, certains contre leur vie.
On voudrait parfois faire le grand saut mais le vent annoncerait-il enfin l'orage ?
En attendant, on brûle la vie et la fumée de cigarette apporte des bouffées de rire, de délire, de désir.

Avec son dérèglement climatique, ses existences cadenassées par l'interdit, ses femmes de pouvoir, ses midinettes, ses mâles harcelés, ses pères paumés, ses femmes stériles, ses tours et ses avions...
Après la pluie – tel un radeau égaré – s'invente un imaginaire bien ibérique, de moulins et de tempêtes pour ne pas sombrer dans le calme plat contemporain. Rien n'y est sage, ni sérieux. La liberté, la mort, l'amour restent bien trop profonds.