J'aime pas les entr'acte...

Elle vient d'achever la première partie de son récital et avant de retourner devant son public pour chanter un de ces grands succès, elle convoque son pianiste-accompagnateur-secrétaire particulier-souffre-douleur,pour répéter un programme qu'elle chantera dès le lendemain. Ce tempsd'entr'acte, que les grands artistes exècrent. Ce temps d'entre deuxest particulier pour elle. Elle n'est plus en scène, physiquement mais ne peut en sortir totalement. Alors elle continue sa représentation dans l'intimité de sa loge, avec pour seul spectateur son miroir. On y entendra sa passion, sa folie et sa liberté. On y découvrira aussi sa peur devant la grande oeuvre de Cocteau et de Poulenc, qu'elle doit affronter après l'entr'acte. Mais il est l'heure, la sonnette retentit : "elle y retourne". La voilà sur scène : elle y incarne alors avec intensité le personnage de "La Dame de Monté-Carlo". C'est à se demander si ce n'est pas à ce moment qu'elle se révèle le plus...

Elle, s'est peut-être Marianne Oswald, Marie Dubas, ou Piaf, peut être aucune des trois, peut être un peu des trois, en tout cas, c'est une grande figure du cabaret et du théâtre de l'immédiat après-guerre, une femme vivant intensément sa vie d'artiste par et pour la scène.