La grande valse des nerfs

Dans cet assemblage pittoresque de plaisanteries savoureuses de Tchekhov où fusent tour à tour L'Ours, La Demande en mariage, Le Jubilé et Le Tragédien malgré lui, on assiste à une farandole de joutes colorées émanant de personnages irascibles et furibonds qui se laissent emporter joyeusement par leurs nerfs.

Un secrétaire tente de finir de rédiger un rapport mais les allers et venues incessants dans son bureau l'en empêche...
Un créancier fait le tour de ses débiteurs dont une jeune veuve, mais nul ne semble disposer à lui rendre son dû...
Un jeune homme venu faire sa demander en mariage se voit malmené par sa future belle-famille...
Un homme a passé sa journée à courir et vient chercher du réconfort auprès de son ami qui ne semble pas prêt à lui tendre une oreille...
La moutarde monte au nez... irrémédiablement !

Chacun des personnages voit sommeiller en lui un monstre de colère qui ne demande qu'à se réveiller. Ire, courroux, emportement, furie, exaspération, rage... quelle sera la forme qu'il empruntera ? Le monstre guette simplement le bon moment pour se réveiller. Toutes sortes d'aiguillons sont là pour veiller à ce qu'il ne se rendorme pas, mais bien au contraire, le monstre est titillé et finit par éclater dans toute sa splendeur.
Dans les différents tableaux proposés, les personnages mus par quelque chose qui les dépasse sont plongés dans une série d'allers et venues qui entraînent les spectateurs malgré eux dans un grand tourbillon jubilatoire... Après l'explosion, c'est l'amour et la folie qui les attendent au bout du compte.