Bahrâm, jeune shâh persan, est promis lors de son accès au pouvoir à sept princesses de contrées lointaines. Il fait se dresser dans le désert sept palais splendides, un pour chacune de ses compagnes. Il passera sept nuits auprès de chacune. Avant de se livrer aux plaisirs des sens, Bahrâm écoute une histoire de son épouse du soir. Ainsi, nuit après nuit, Bahrâm voyage, apprend, et jouit.

Cette trame du Pavillon des Sept Princesses de Nezami de Gandjeh (1192) vous dit peut être quelque chose : elle a inspiré la structure des contes des Mille et Une Nuits, rien de moins ! Mais la réécriture de Margot Ferrera se détourne néanmoins d'une condescendance paternaliste vis à vis de la Femme, qui, " raptée " et isolée des siens, serait toute dévouée au contentement de l'Homme. Les nuits, chaperonnées par Fahd, jeune page ami du roi, se parent d'inquiétude, de larmes, de colère. L'écriture, dénudée et vive, tente d'approcher le ressenti nuancé des personnages, et explore une sexualité trouble.

L'érotisme se déploie dans un décor cocon conçu par Zoé Marius-Rocq, entre la yourte et la caravane bédouine, où les tentures se parent d'ombres mystérieuses, inspirées du théâtre d'ombre indien, chinois, et balinais.
La costumière new burlesque à l'univers onirique Mademoiselle SoCat (collaborations avec de nombreux performers tels que Lolaloo des Bois, Louise de Ville...) habillera Bahrâm et les princesses de ses coiffes sculpturales et de tissus délicats.