" Est-ce une histoire ?
Une romance ou bien une fable ?
Une comédie ou une leçon de morale ?
Une prose poétique ou une prose prosaïque ?
En tous cas, pas une chanson !
Ou est-ce une devinette dont toutes les réponses sont toutes à la fois correctes et fausses ?
Ou une image de cauchemar ?
Ou tout simplement une illusion sans raison ?


De qui s'agit-il dans ce qui est dit, peut-être de lui, peut-être de toi, peut-être de moi, ou d'elle, de l'héroïne ?
Mais lorsqu'elle dit " elle ", ce n'est pas elle, ni toi, ni moi, ni vous.
Ce " elle ", tout comme celle que vous voyez en moi, n'est pas non plus vraiment moi.
Et ce moi n'est pas moi, ni toi, ni lui, ni elle. Aussi, ne devrait-on pas dire " soi " ?

Ou bien est-ce un " soi " en vous, ici, maintenant qui me regarde ou qui est regardé par ce " soi " dont on ne sait qui il est ? Que dire d'autre ?

Qu'est-ce que ce soi-disant " soi " ?
Et de tous ces mots, que reste-t-il ? "


Gao Xingjian

"Monologue à trois voix. La femme se divise en trois actrices, qui elles-mêmes jouent plusieurs rôles. Elles matérialisent toutes les facettes de l'esprit du personnage. ?Mais ne sont-elles pas aussi une représentation du public ??Ici nous ne parlons pas des femmes, ou de leurs conditions; ici nous parlons d'une femme, de ses tortures, de sa vie chaotique. Une femme aux visages changeants, instable, psychotique, folle, imaginative, enfant, ou peut-être tout simplement normale, comme toutes les autres femmes dont nous ne parlons pas." Quentin Delorme

Dans une ambiance feutrée à mi-chemin entre un cabaret et un inérieur asiatique, trois femmes qui n'en forme qu'une, font le récit d'un amour brisé. Oeuvre à la fois plastique et picturale, un spectacle osé, brutal, voire dérangeant mais certainement aussi une entreprise forte et ambitieuse réussie grâce, notamment, à une auto-dérision omniprésente. N. Arnstam FROGGY'S DELIGHT