Inspiré du Peer Gynt d'Ibsen, "Le voyage de Pierre l'heureux" d'August Strindberg est d'abord un voyage initiatique. Mais aussi une féérie et une fable politique. Pierre, enfermé à l'abri du monde depuis quinze ans, est soudain projeté dans la société des hommes avec pour seul bagage un anneau magique et une compagne. Il peut par la magie de l'anneau obtenir tout ce qu'il souhaite, l'argent, le pouvoir, la gloire. Mais la magie, à l'instar du miroir aux alouettes que sont pour nous aujourd'hui la publicité, le virtuel, la télévision et j'en passe, peut-elle remplacer l'expérience ?

Quarante personnages sont interprétés par sept comédiens qui évoluent dans une bulle qui est comme une boule de cristal. Sur fond de musique baroque ou contemporaine, d'effets sonores, marionnettes et objets animés habitent également cet univers fait de sorcellerie et d'enchantements.

Chez Strindberg, tout est permis : les objets comme les animaux parlent, les époques et les cultures sont traversées comme par enchantement, l'amour est le fil secret qui tisse sa toile de fond. Cette fable universelle mêle fantastique et politique pour envisager tous les possibles, des plus sordides aux plus généreux...