Rêver peut-être

Nous avons sillonné la ville avec notre Caravane des rêves afin de rencontrer les habitants de toutes conditions, âges, origines. Susciter ces entretiens improvisés, c'était également faire la quête de soi chez les autres, briser les idées toutes faites.
Deux axes, deux questions ont dirigé nos entretiens : " A quoi vous avez rêvé ? " ; " A quoi vous rêvez ? "
La caravane est devenue un lieu de confidence. Les gens nous connaissent. La confiance est patente, sachant que leur parole ne sera pas trahie et utilisée à des fins autres que celles que nous nous sommes assignées : partager nos rêves, nos espoirs.

Ce projet qui s'est réalisé sur la durée, nous a permis de rencontrer 100 personnes, lors d'entretiens de dix à quarante minutes, dans tous les lieux où nous pouvions garer la Caravane (marché, place publique, parking, cour d'école...) Une baguette magique a ouvert des coffrets secrets.

Là où on croyait recueillir des voeux personnels, voire égoïstes, le principal souhait fut celui d'appartenir à une même communauté et d'y vivre en paix. Les paroles les plus simples, émanant souvent d'un milieu modeste et dévalorisé où se concentrent les plus grandes difficultés sociales, engendrent de vrais joyaux, sertis de propositions lucides.
Elles sont assorties d'une analyse, une relation au monde, pragmatique et généreuse qui colore et positive notre avenir plus efficacement que tous les discours de propagande populiste et les théories des experts en sociopolitique, certes brillantes mais qui nous paraissent abstraites car elles nous parlent à longueur d'antenne, sans concertation et partage d'idées, du pourquoi " ça va pas ", sans formuler et surtout mettre en oeuvre le comment faire pour que " ça aille mieux ".