Amor Fati Fati Amor

C'est un pari pour les frères Ben Aïm que d'aller explorer un univers rond, continu, envoûtant, répétitif, loin de leur prédilection pour la puissance. Pari que de composer avec des corps d'âge, de maturité et d'expérience si différents. Pari aussi de jouer trois fois à l'Espace Culturel André Malraux qui affichait complet pour cette soirée du 9 février. Pari réussi... ...mais pas gagné. La gestuelle (intéressante) est tellement recto tono et continue que, passé quelques minutes, plus rien n'accroche l'oeil. Il faut fournir un véritable effort pour suivre. Seules les très belles lumières de Laurent Patissier et quelques mise en contraste des danseurs viennent donner relief l'unisson et nous tirer de la lassitude. Quant au thème de la jubilation... il devait être très intérieur car mise à part l'esquisse de satiété sur les visages de quelques danseurs en fin de spectacle, la jubilation, même du geste, était quasiment inexistante. Alors... Alors, la qualité du spectacle donne le sentiment de de pas avoir perdu sa soirée mais on reste là, perplexe. Quelques choses est venu fleurter avec notre curiosité, nos sensations, mais ne nous a pas emporté. On ne sait pas pourquoi.