Les Sea Girls veulent encore être grandioses, toutes en paillettes, strass, plumes à gogo et longues jambes en bas résille.
Elles incarnent le Music-Hall, mais de glissades d'escalier en bousculades venimeuses, de bouderies en concurrence déloyale, la mise en scène enlevée de Philippe Nicolle les fait dégringoler de leur piédestal. Véritable feu d'artifice burlesque, le spectacle mêle numéros de magie, air d'opéra, danse du cygne et chorégraphies désopilantes.
Rien n'entache leur irrésistible envie de briller, ni l'actualité morose ni leurs robes trop serrées. Deux musiciens en apesanteur enchaînent tango, blues et french cancan, sur des textes évoquant la gourmandise, la féminité, mais aussi les désagréments de la vieillesse, la violence conjugale ou encore le nucléaire...

Dans un décor digne de Broadway, perchées sur dix centimètres de talons, ces maîtresses de l'autodérision chantent le sordide avec légèreté et l'absurde avec certitude.