Clara, femme antillaise d'une quarantaine d'années, vit avec Horace, cinquantenaire, français de souche. Clara veut rentrer "au Pays", Horace résiste. Apparaît Antoine, jeune homme maghrébin, de seconde génération. Un mari en retour de ses "guerres", une femme plus âgée, un jeune homme; c'est Phèdre, une autre fois! Un cyclone menace l'île natale de Clara...

"Cyclone", comme une métaphore qui interroge les cultures irrémédiablement croisées, par l'Histoire ! Que la Culture tente, ici, de rapprocher, de démêler, de juxtaposer dans l'Art; qu'exerce et qui lie les trois personnages. L'Art qui interroge, dès lors, la Culture Commune ?

Plonger dans "Cyclone", c'est se perdre dans le coeur troublé d'un homme et d'une femme qui doivent "ré-enchanter" leur amour. C'est aussi découvrir un autre homme, plus jeune qu'eux, plus jeune, peut-être, dans le désir de vie et de sentiments, qui vient bousculer cette orthodoxie amoureuse. C'est un trio, donc, pour lequel l'envie d'amour n'est pas placé au même endroit. "Cyclone" est une pièce qui a à voir avec l'amour. Entre Bergman et Racine, le texte de Michèle Césaire éclaire avec force notre rapport au monde, à l'amour.

"Cyclone" bouleverse, interroge chacun d'entre nous. Il y a de l'universel dans cette quête effrénée de plaisir, de désir et de douceur. Entre non-dits, tentatives de réveiller la frénésie complice qui sommeille, et volonté irrépressible de goûter à nouveau le ravissement de la chair, "Cyclone" est un abîme de doutes où la lumière tente une percée pour réveiller des coeurs assoupis par le temps qui s'évanouit.