" J'ai horreur de la guerre " gémit Taupin, celui qui creuse. " Chacun pour soi c'est comme ça! ", proclame Wolf, celui qui erre. " Si j'avais été tendre tu m'aurais moins aimé ", se défend Noël, celui qui, en principe, était mort.
La guerre, ils en sont revenus. Mais de quelle paix pourront-ils vivre désormais? Et de quel amour ?
Écrite autour de témoignages de poilus, inspirée par le souvenir d'un trésor de lettres égarés d'un grand-père soldat en 14-18, Les Guerriers raconte le retour de 3 hommes blessés et à travers eux de tous, d'où qu'ils viennent et de toutes les époques.
Ce que l'on voit sur la scène et que l'on entend dans cette langue, ce sont les mémoires de guerre des faibles et des petits, pas celle des généraux statufiés, c'est leur espérance vaine de l'oubli, les traces et les séquelles, c'est l'impuissance des hommes-enfants face à l'absurdité de leur(s) histoires(s). Ils vous décrivent la folie hallucinatoire de la bataille, ils vous montrent la violence du désir qu'engendre le combat comme un réflexe de défense, l'attrait d'un refuge maternel fantasmé et le plaisir radical découvert dans une sexualité soudaine comme un geyser et brutale comme une tempête, qui n'épargne ni les bonnes âmes ni les cyniques.