Assis dans son univers, Papan mange des fraises, tricote et attend... Et soudain, il le sent, il bouge et contracte, traque, se rétracte, panique, s'agite, se détend d'épuisement. Il souffle fort, s'emmêle, crie et rit, pleure aussi. Il découvre déjà ce qui n'existe que dans ce ventre rond interminable. Finalement, Papan, accouche d'un enfant déjà grand. Avec ce spectacle totalement à contre-sens, Alain Moreau explore les stéréotypes de genre. Le marionnettiste belge se plait à gentiment bousculer les jeunes spectateurs dans leurs a priori sur la répartition des rôles entre les filles et les garçons, les papas et les mamans. Avec ce duo " tendrement dur " formé par Papan, personnage aux allures de Jacques Tati et à la gestuelle de Buster Keaton, et cet enfant terrible, interprété par une marionnette portée à taille humaine, il témoigne d'une furieuse envie de révéler l'alchimie entre un père et son fils. Faire vivre l'infinie tendresse, la turbulente complicité et l'affrontement burlesque qui ponctuent leur quotidien.