À la fois conte fantastique, comédie burlesque, satire politique, et histoire d'amour, Le Maître et Marguerite est incontestablement l'un des plus beaux ouvrages de la littérature russe du XXe siècle.
Juxtaposant les époques, emboîtant les récits, convoquant la tradition chrétienne et le mythe de Faust, alternant scènes réalistes et fantasmagoriques, alliant l'abject et le sublime - celui de l'amour de Marguerite -, Boulgakov y entretisse trois récits où le Diable est en visite dans le monde.

Dans un dispositif trifrontal, une sorte de ring délimité par des néons dans les angles, Igor Mendjisky et sa troupe ressuscitent l'esprit de l'oeuvre dans une mise en scène endiablée.
On y trouve pêle-mêle un mystérieux magicien aux allures de David Bowie, un chat qui parle, comme sorti d'un film de Tim Burton, un écrivain rendu fou par la rédaction de son dernier livre, une femme tour à tour muse, sorcière et maîtresse de maison.
Comédiens, mais aussi musiciens et chanteurs, les huit interprètes se partagent tous les rôles sur un plateau où les effets sont aussi artisanaux que poétiques. Pour un théâtre de tréteaux, forain et carnavalesque, foisonnant de surprises et de rebondissements.