Kafka nous entraîne dans un road movie américain. Son jeune héros, ballotté au gré des rencontres insolites, découvrira l'Amérique et la vie.

Chassé par son père de la maison familiale, après qu'une bonne l'eut séduit, Karl débarque à 17 ans à New York. Apercevant la statue de la Liberté, il lui semble qu'elle brandit une épée dans son bras levé.

Le personnage est proche du Candide de Voltaire, même âge, même " candeur ", même enchaînement d'aventures subies et assumées, la même solitude et le même courage face à l'adversité du quotidien... Proche aussi de Don Quichotte, toujours prêt à rebondir après chaque obstacle rencontré, déterminé à aller de l'avant quoiqu'il en coûte. Cette comédie est incontestablement pleine d'humour et de poésie, à la manière de Buster Keaton ou de Chaplin, porte paroles d'une Amérique démesurée dans laquelle l'individu ne cesse de se perdre. Un siècle plus tard, le côté visionnaire du roman de Kafka, nous montre combien le rêve américain promettait, dès sa naissance, des lendemains qui déchantent.