Des bâtisseurs de l'instable, artisans du surnaturel, vont extraire la quintessence magique d'un amoncellement d'objets ordinaires. Les deux magiciens et leurs complices (tous visibles en scène) chorégraphient une architecture du fragile, du peut-être.

Ils se livrent à des expériences incertaines et éphémères pour figer le temps, suspendre les êtres, distordre l'espace, transcender la matière, transposer les identités. L'illusion est authentique, la poésie devient palpable, une magie nouvelle nous embrouille les sens. Six tableaux sont fabriqués de toutes pièces sous nos yeux, comme bricolés sans aucun artifice par de curieux constructeurs, complémentaires, interchangeables, lunaires et appliqués ; le geste est précis, le regard aiguisé, le corps est mis à l'épreuve. Ils défont les archétypes de la prestidigitation, ils en déjouent les protocoles ; bousculant l'imaginable ils inventent un impossible spectacle. Et le mystère survient exactement là où on l'attendait le moins.

"Hommes aux mille mains ce que vous faites croire est plus réel que réel qui est un rêve..."
- Jean Cocteau -