Visite guidée : Peindre hors du monde, moines et lettrés des dynasties Ming et Qing
par Michel Lhéritier

Trois siècles de peinture chinoise

Ces oeuvres datent d'un moment clé de l'histoire de la Chine, entre 1450 et 1700, marqué par une profonde rupture qui se traduit par une alternance dynastique. Au cours de ces trois siècles faits de grandeurs et de misères, les aspirations millénaires des sages et des poètes à se retirer du monde pour vivre parmi les forêts et les montagnes prennent, sous le pinceau des peintres, un sens nouveau.

Jardins, paysages et quête de sagesse

Depuis la dynastie des Song (960-1279), le paysage exerce un rôle majeur dans la peinture chinoise. Sous les Ming, paysages et jardins sont investis de nombreuses significations, reflets de pratiques collectives, mais aussi d'aspirations plus personnelles. Ainsi, les jardins du sud de la Chine, évoqués par les célèbres peintres de la dynastie Ming, comme Shen Zhou (1427-1509) ou Wen Zhengming (1470-1559), présentent l'image poétique d'un idéal partagé par de nombreux lettrés. Au coeur d'une vie dédiée aux devoirs de leurs charges, certains entrevoient dans ces coins de nature, la quête de sagesse grâce à l'étude et la méditation. D'autres décrivent, sous la forme de vastes paysages qui se déploient sur de longs rouleaux, les étapes de voyages accomplis en rêve.

La montagne, refuge et source d'inspiration

L'effondrement des Ming et l'instauration de la dynastie Qing, d'origine mandchoue, aboutissent à la prise de Pékin en 1644, suivie de quarante ans de résistance armée. Nombreux sont ceux qui, refusant de servir cette nouvelle dynastie, s'isolent dans les montagnes. Renonçant à la carrière enviée de fonctionnaire et masquant leur identité, certains deviennent moines. Ce sera le destin des peintres Shitao (1642-1707) et Bada Shanren (1626-1705), membres de la famille impériale déchue, qui, en revêtant l'habit monastique, font du temple leur refuge et de la montagne leur source d'inspiration.

La collection Chih Lo Lou au musée d'art de Hong Kong

Le musée d'art de Hong Kong conserve plus de 7000 calligraphies et peintures chinoises. Parmi les plus précieuses, figurent les oeuvres offertes au musée d'art de Hong Kong en 2018, par Ho Iu-kwong (1907-2006), collectionneur et philanthrope qui les baptise, selon la tradition chinoise, du nom de Chih Lo Lou, "le pavillon de la félicité parfaite". Ho Iu-kwong, à la manière des anciens lettrés, donne un surnom littéraire à sa collection puisqu'il désigne la félicité inséparable de la contemplation des chefs-d'oeuvre, mais aussi celle qui naît de l'accomplissement d'une action généreuse.

A Savoir :
N'achetez aucun billet d'entrée
Le tarif :

comprend la conférence devant les oeuvres

ne comprend pas l'entrée coupe-file, à régler en espèces au conférencier qui vous remettra votre billet :
- 9Euros normal
- 7Euros réduit : 18-26ans, étudiant, pass éducation, pass famille - gratuit : carte Paris Musées, moins de 18a., handicapé +acc., demandeur d'emploi, minima sociaux, journaliste

Accès gratuit dans les collections permanentes.

Le point de RDV ainsi que les coordonnées du guide conférencier vous seront communiqués sur la contremarque.