Noirs desseins et peau de peinture

Voilà le tableau : Juliette, Thomas, Bonne-maman – une palette rouge, bleu, jaune, colères primaires au service d'improbables interactions. Juliette s'impatiente dans l'attente langoureuse de son peintre de génie, qui ne saurait tarder à venir au rendez-vous.

Thomas, plus terre à terre, contient sa jalousie de voir débarquer celui qui a peint sa femme nue il y a vingt-cinq ans. Bonne-Maman y voit enfin l'occasion rêvée pour se faire une place dans la jet society. " Chacun a ses lunettes ; mais personne ne sait au juste de quelle couleur en sont les verres." (De Musset) Trois, deux, un...peignez. Pour s'emmêler les pinceaux, rien de tel qu'une tache évanescente noir masculin par ci, qu'une touche diabolique blanc féminin par là.

D'ailleurs, qui est donc cet électron libre surpris tantôt sous le lit, tantôt sous divers masques insensés, et qui sert de catalyseur à toute l'intrigue ? Adepte de l'absurde et des situations extrêmes, René Bruneau signe ici une comédie où le politiquement correct et les conventions romantiques sont dynamitées avec pour seul objectif la franche rigolade.