Tout part d'une photographie emblématique de l'épuration sauvage en France, en 1944, pendant la libération : La tondue de Chartres, de Robert Capa.

On y voit une femme, crâne rasé, un bébé de trois mois dans les bras, entourée d'une foule qui la conspue. Jean-Philippe Daguerre imagine ici l'histoire romanesque du petit coiffeur qui a dû, malgré lui, tondre cette femme.

La guerre est en train d'être gagnée, c'est le moment des règlements de compte, de la chasse aux collabos et aux femmes qui se sont encanaillées avec l'ennemi... Le jeune Pierre Giraud a repris le salon "hommes" de son père, mort dans un camp de travail un an plus tôt.
Sa mère, Marie, héroïne de la Résistance, s'occupe du salon "femmes" (quand elle ne rabat pas les clientes vers son fils, afin d'avoir le temps de se prêter à une activité... tout à fait particulière).

Tout semble dans l'ordre des choses, jusqu'à l'arrivée de l'institutrice Lise Berthier, que Marie va pousser dans les bras de son fils Pierre...

Pour raconter leur histoire et celle de leur entourage, dans ce moment trouble de la grande Histoire, Jean-Philippe Daguerre a choisi un angle poétique, sans aucune démagogie, où les sourires et les rires s'invitent parfois - là où ce sont les larmes et le sang qui coulent, le plus souvent.