Toute ressemblance avec la réalité ne serait en rien fortuite

Un président ne devrait pas dire ça... est sorti en octobre 2016. Moins de deux mois plus tard, François Hollande annonçait qu'il ne serait pas candidat à sa propre réélection. Coïncidence ? Sans doute pas totalement.

À l'époque, le brûlot des journalistes Fabrice Lhomme et Gérard Davet, fruit d'une soixantaine d'entretiens avec le président en fonction – du jamais vu sous la Vème République – avait fait grand bruit. Et pour cause. D'un côté, un homme politique sûr et certain de sa maîtrise de l'univers médiatique ; de l'autre, deux journalistes d'investigation qui comptent bien poser le bout de leur plume sur des secrets d'État. Un duel psychologique qui ne dit pas son nom, où chaque parti pense pouvoir manipuler l'autre à son avantage.

Solide matériau théâtral s'il en est, pour une pièce qui sait voir au-delà de la simple adaptation : journalistes rassemblés en un seul personnage fictionnel, président fidèlement cité mais pas directement nommé... Non pas à cause d'une déontologie politiquement correcte, mais pour mieux faire ressortir le caractère intemporel de l'affaire : celui d'un affrontement salutaire vieux comme la démocratie, entre pouvoir politique et contre-pouvoir journalistique.