La clameur du vide Le Colombier Affiche

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Salle
où cet événement eut lieu :
Le Colombier, 93170 Bagnolet

La clameur du vide

de Marc Garcia Coté , mis en scène par Marc Garcia Coté

Le Colombier, Bagnolet

- Cet événement n'est plus disponible à la réservation dans cette salle -

En ce moment dans cette salle :

Dans La clameur du vide une femme essaie, par les mots et le regard, de sauver un homme qui semble sur le point de se défenestrer.

Ce texte surgit d'une nécessité de traduire en mots une expérience similaire et bouleversante ; au milieu d'une journée ensoleillée de printemps d'il y a presque dix ans, un homme a voulu se jeter dans le vide du sixième étage en face de moi, de l'autre côté de notre rue. En le voyant accroupi, presque en équilibre sur le rebord de sa fenêtre, j'ai immédiatement appelé les secours et une voix de femme m'a alors intimé de lui parler sans relâche et surtout sans aucun mot qui pourrait le juger ou même le culpabiliser de quoi que ce soit. Simplement créer un lien le temps qu'ils arrivent. J'ai alors commencé à lui parler, malhabile, sans savoir vraiment ce que je disais. J'ai d'ailleurs oublié tout ce que j'ai pu dire. Le temps s'est arrêté devant l'effraction urgente de l'instant. Tout avait disparu, la rumeur de la ville, le tohu-bohu des passants spectateurs... simplement à travers ses yeux, j'ai compris qu'il savait que j'étais là et qu'on était deux et que je ne pouvais dès lors pas dévier mon regard. Je sais que la parole me poussait, qu'à partir d'un moment je n'étais plus maître de ce que je disais, qu'une sorte de frénésie m'habitait, la contrainte de ne pas parler de lui, de ne pas chercher à savoir, agissait. Je lui ai parlé de moi, sûrement, peut-être des quelques nuages disséminés qui nous survolaient, j'étais dans un état second. Ses gestes, ses petits mouvements, devenaient alors pour moi comme des événements qui me poussaient à continuer de lui parler. Quand parfois il semblait reprendre son élan pour se laisser tomber je parlais plus fort, ma voix s'échappait comme un cheval fou. Les pompiers sont arrivés avec leur baudriers par le toit de l'édifice et c'est à ce moment-là qu'il s'est laissé tomber mais, au dernier moment, il s'est agrippé à la gouttière. Son voisin d'en dessous a vu sans rien comprendre des jambes affolées qui se balançaient devant sa fenêtre. Il l'a ouverte, il et il l'a happé comme si de rien n'était, comme lorsqu'on cueille le fruit mûr d'un arbre. J'étais soulagé mais terrassé. Et je suis resté sur mon balcon en criant aux pompiers qui pensaient au pire qu'il était en fait dans l'appartement d'en dessous. Après, plus rien. Je suis encore resté. J'ai vu depuis mon balcon l'ambulance s'éloigner. J'ai senti comme un grand vide. Le lendemain je suis descendu et j'ai demandé à la brasserie d'en bas s'ils le connaissaient, s'ils savaient où il était. Personne n'était au courant de rien. Personne. Comme si jamais personne ne l'avait croisé. Comme un fantôme. Je n'ai plus revu cet homme. L'appartement a été vidé puis occupé par d'autres habitants peu de temps après. La vie a repris son cours à une vitesse impressionnante.

Production : mise en lumière
Coproduction : Théâtre le Colombier
Avec le soutien du festival oui (festival de théâtre en français de Barcelone)


Auteur(s) : Marc Garcia Coté
Artiste(s) : Anne Sée
Metteur en scène : Marc Garcia Coté





Pour Tout public

Théâtre contemporain

Langue : Français
Durée : 70 minutes soit 01h10





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