Les soirées On s'arrête et on réfléchit initié par le metteur en scène Sébastien Valignat, artiste associé au Théâtre de Châtillon pour trois saisons, partent d'un double constat : d'une part nous vivons dans une période extrêmement complexe, d'autre part - même si la phrase paraît un peu éculée tant elle a été abusivement prononcée - les enjeux, pour l'humanité, n'ont jamais été aussi grands. Or plutôt que de tenter de donner aux citoyennes et aux citoyens des éléments pour tenter de saisir cette complexité, il semblerait que bon nombre d'acteurs médiatiques se comportent comme si cette complexité était à tout prix à éviter. Comme si un tweet pouvait tenir lieu d'analyse, et que chacun pouvait avoir une opinion avant même d'être informé.

On s'arrête et on réfléchit, c'est un ou une intellectuel•le ayant publié un essai en lien avec des problématiques contemporaines invite·é à assister à une lecture " théâtrale " d'extraits de son ouvrage d'une durée de 45 minutes. Des personnes en lien avec les thématiques abordées (personnes concernées, associations, élu·es ... ) réagissent "à chaud" à cette lecture. Puis la parole est donnée à la salle, chacune et chacun pouvant interroger l'auteur·ice ou d'autres personnes présentes, exprimer un désaccord, apporter des éléments complémentaires à un point abordé dans l'ouvrage... Bref, il s'agit d'apporter une petite brique à ce qui nous semble être un de nos grands chantiers collectifs : s'armer en pensée.

Pour ce premier rendez-vous, l'envie est forte de se confronter à la manière dont nous sommes manipulés par les mots en s'appuyant sur la mise en voix d'un essai de Pierre Tevanian et Jean-Charles Stevens On ne peut pas accueillir toute la misère du monde - en finir avec une sentence de mort. En analysant méthodiquement cette phrase dont il semblerait qu'on ne puisse pas débattre, cette soirée sera l'occasion de nous questionner sur nos pensées toute faites et de nous interroger un peu plus sérieusement qu'à notre habitude sur notre rapport à l'hospitalité.