En apparence, La nuit juste avant les forêts est un monologue - le monologue d'un homme marchant dans la ville, la nuit, sous la pluie. En réalité, c'est un dialogue avec un inconnu, dont l'apparition au coin d'une rue suscite chez l'homme un irrépressible besoin de parler. Parler comme on peut le faire quand on a été trop longtemps seul - avec un désir impérieux, physique.

Avec "La Nuit juste avant les forêts", pièce qui l'a révélé, Bernard-Marie Koltès nous invite à écouter les mots d'un homme qui, dans l'espace clos de la scène de théâtre, parle à lui-même, à " Tu ", à nous. " Je " parle comme on respire, sa parole est son souffle. Etranger, " Je " est un révolté qui se dévoile, rêve et confie ses fantasmes de transgressions (politique, sociale, sexuelle). Dans sa solitude, " Je " s'habille d'utopies, et prend " Tu " à témoin de ses désordres intérieurs.