Oiseaux de nuit, bastringues, torgnoles et boniments, coeurs chavirés, coco, absinthe et naphtaline, bonjour bonsoir adieu l'amour... la chanson réaliste n'avait peur de rien, ni du meurtre, ni de l'alcool, ni de la mauvaise éducation. Ses belles heures sont à ne pas chanter sur les berceaux d'enfants. Aujourd'hui certaines d'entre elles seraient immédiatement interdites pour cause d'incitation au crime, à la débauche, au mauvais goût ou autres subtiles inventions. Pourtant rien à faire, ce goût sauvage de la vie est bien actuel. A entendre Violaine Schwartz et Hélène Labarrière, on se dit juste que la "Nouvelle Star" aurait eu une autre gueule avec Yvette Guilbert ou Frehel en jeunes premières. Les deux belles qui les font revivre sont loin de la nostalgie, l'une Hélène, contrebassiste hors pair, aiguise chaque mélodie, fait entendre démesure et folie ; l'autre, Violaine, réinvente plus qu'elle ne réinterprète ces petits bijoux drôles et mordants. Pleines d'humour et d'invention, formidables musicalement, ces deux femmes de caractère prennent à bras le corps les histoires d'autres femmes déjantées, enragées et... furieusement contemporaine.