"L'entaille rouge dans la respiration de mon peuple
Est un voyage de mots et d'actes
Exposé au soleil
Une rivière de sang qui emplit l'espace
Et bat à l'aube dans le ciel..."

Les vers des poètes amérindiens luisent comme autant de lucioles égarées sur une terre orpheline. Mémoire vive d'un peuple massacré, ils portent un regard acéré sur notre civilisation occidentale et questionnent notre relation primordiale à la nature.

Le danseur Claude Magne et le plasticien Vincent Vergone se font les transfuges poétiques de cette pensée amérindienne suite dont les rites et les chants, profondément marqués par le souci des morts, nous renvoient à notre responsabilité d'êtres vivants.
Les correspondances sont partout, entre danse, projection, images filmées, poèmes slamés, eux-mêmes intégrés à la composition métissée de bruits concrets, d'instruments traditionnels, de chant et de sons électroacoustiques...
Parmi cinq visages de bronze sculpté, les mouvements du danseur guettent la vibration du souffle universel qui traverse tous les êtres vivants.

Danser, nous dit Claude Magne, c'est " insister, et laisser apparaître ceux qui n'ont plus ni bouche, ni visage, ni mains, et qui passent ici et là au travers des formes visibles. "