Toni, le chanteur du Casino d'Over-sur-Dose, se lance sur scène, livide et anxieux. Ce soir, il va devoir donner son gala tout seul et remplacer ses musiciens. Zigzagant sur le plateau, le crooner parvient bon an mal an à la hauteur du micro et comme 283 soirs par an, entonne mécaniquement et professionnellement la première reprise du set. Etriqué dans son costume, ce soir, son personnage déraille pour laisser jaillir ses fantômes. En avouant son amertume, il se libère, se dévoile … et fait revivre chacun de ses musiciens sur scène. Le public assiste alors à sa métamorphose : du crooner décadent à la virginité d'un clown. Ce soir, il prend possession du plateau.

Antonin joue du piano, de la guitare, du trombone, de l'accordéon, de la batterie, … Antonin chante, danse, manipule les cannes et les confettis … Antonin fait du clown, un clown "sans chapiteau fixe". Antonin donne des concerts, chante ses propres chansons et reprend celles des autres … Il n'est ni français, ni suédois, ni mexicain, ni américain, ni russe, ni italien. Bâti de rockn'roll naïf, de jazz animal, et de séduction diaboliquement enfantine du clown. Un chanteur que Patrice Chéreau avait classé entre Yves Montand et les Rolling stones ! Antonin se "caméléone": il crapahute sur scène tel un singe et l'instant suivant endosse la peau d’un gentleman … Toutes ces énergies, ses passions, son savoir faire, Antonin brûlait de les assembler dans un spectacle dont il serait le chef d'orchestre.