Que reste-t-il d'humain quand on est plongé au coeur des mutations technologiques ?
Cette question sous-tend la création d'Hiroaki Umeda, figure de l'avant-garde japonaise, repéré en France en 2002 aux Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis.
Depuis, le prolifique chorégraphe et interprète (mais aussi compositeur, vidéaste et photographe) n'a eu de cesse de puiser aux sources de la danse classique, du hip hop et du butô, pour créer, au sein de sa compagnie S20, ses propres spectacles, high-tech et plasticiens.

Cette saison au centre des arts, il présente deux oeuvres en solo, Haptic (2008) et Holistic Strata (création 2011 au Yamaguchi Center for Arts and Media, au Japon).
Cette dernière plonge le spectateur dans un nuage de particules blanches, à la manière d'un tourbillon de pixels, où évolue Hiroaki Umeda, devenu homme-écran.

Holistic Strata, installation plaçant la danse au centre de la matière électronique, explore les mécanismes des hallucinations et des fausses perceptions visuelles. La création sonore, radicale, contribue également à induire des illusions sensorielles de temps, de rythme ou d'espace.

Avec Haptic, Hiroaki Umeda reste dans l'exploration du rapport entre effet de lumière et perception visuelle.
Dans une scénographie statique et épurée où seule la couleur du plateau change, le danseur joue sur les associations entre prisme chromatique et émotions (rouge/colère par exemple), et interprète " l'aspect physique de la perception de la couleur [...] pour donner corps aux relations qu'elle entretient avec la danse ".