Œuvre majeure du style napolitain ayant influencé tout le 18e siècle, et jusqu'à Mozart lui-même, le Stabat Mater de Pergolèse (1736) est ici présenté par les Paladins avec un autre Stabat Mater : celui de Pasquale Caffaro, autre musicien napolitain, méconnu de nos jours. Près de cinquante ans après son illustre aîné, à une époque où triomphe le style classique, Caffaro donne une interprétation alternative à la pièce la plus fameuse du répertoire baroque.

Ce n'est pas par hasard que Jérôme Correas, fondateur et chef des Paladins, claveciniste et baryton-basse, a choisi de rapprocher les deux oeuvres.
Il donne ainsi au public du centre des arts l'occasion d'entendre un demi-siècle de musique napolitaine, tournée vers l'expression picturale des sentiments, traités en clair-obscur à la manière d'un tableau du Caravage.

Cette présentation entre dans le cadre d'une résidence des Paladins à l'abbaye de Royaumont, au cours de laquelle l'ensemble s'est attaché à suivre une ligne de conduite : la " mise en valeur des "chaînons manquants" de la musique [...] qui apportent un éclairage nouveau sur le parcours de la musique aux 17e et 18e siècles ".