Norberto Pedreira 4Tet

« Il est Argentin, alors, on pense tango. Il joue de la guitare, on peut extrapoler et supposer que le jazz est de la partie. Norberto Pedreira, c’est tout ça et bien plus. (…) Il passe avec une fluide aisance du tango gouailleur et des rythmes afro-argentins (…) à la suave bossa brésilienne, de la pétulante valse péruvienne à un jazz acidulé. (…) Avec une discrète élégance, Norberto Pedreira s’affirme comme un guitariste unique qui transforme ses auditeurs en doux rêveurs et en voyageurs étonnés. » Rémy Kolpa Kopoul

Né à Buenos Aires, le guitariste et compositeur argentin Norberto Pedreira découvre très jeune la musique dans le petit magasin de disques tenu par ses parents. Les musiques traditionnelles et populaires d'Amérique latine, le flamenco et le jazz deviennent tout naturellement les sources de son inspiration musicale.

Avant tout compositeur, tourné vers l’improvisation et interprète, il enregistre ses propres morceaux avec différentes formations. Intégrant d’abord le groupe Viracocha, qui obtient le prix «révélation» au festival de Cosquín (Córdoba, Argentine), il crée en 1986 à Buenos Aires un premier trio qui commence à jouer ses compositions. Arrivé en France au début des années 1990, il poursuit son travail de compositeur et d’arrangeur, dont témoignent les trois albums parus à ce jour enregistrés avec ses diverses formations. Depuis son installation à Paris, plusieurs musiciens ont compté avec sa collaboration: Raúl Barboza, César Stroscio, Olivier Manoury, Haydée Alba.

Norberto nous a déjà gratifié en juin dernier d’une grande soirée musicale. Aux côtés de la brésilienne Cristina Azuma ou au sein du trio de tango, avec Ciro Pérez et William Sabatier, sa musique latino américaine résonne encore dans nos oreilles… C’est aujourd’hui en quartet qu’il revient pour deux soirées. Accompagné de Bobby Rangell aux flûtes et saxophones, Felipe Cabrera à la contrebasse et Juan Manuel Forero aux percussions, le talent de compositeur de Norberto Pedreira semble inépuisable.

« Le Sud est en bas, dit-on, et c'est une convention. Comme le rose pour les filles, le système métrique décimal et le libre arbitre. Prenons une carte et tournons-la dans l'autre sens ; maintenant c'est le Sud qui est en haut, et ça paraît ridicule, aussi ridicule que, par exemple : c'est le Nord qui est en haut.

Quand la Terre s'est agglutinée en une masse incandescente, rien n'était ni en haut ni en bas ; quand les dinosaures ont vu tomber ces hypnotiques météorites, le Sud et le bas n'existaient pas ; les hommes primitifs ont frappé rituellement sur les troncs et il n'y avait pas de paroles, que du rythme et des litanies ; puis ils ont apprivoisé le vent et du son des flûtes a jailli l’harmonie qui a élargi les esprits.

Plus tard, tout est reparti en arrière, tout s'est réduit ; comme pour rechercher cette seconde avant le big-bang ; et on inventa les cartes, les frontières, les Suds et les Bas ; et le rose c'est pour les filles.

Mais il est des actes, il est des musiques, qui n'obéissent pas aux conventions, qui sont du Sud et du Nord, de nulle part et de partout. Des musiques qui effacent de notre esprit ces lourdes cartes que nous portons comme si elles étaient réelles.

Ecoutez cette musique, et vous verrez que le Sud est là, dedans. » Claudio Sobico