L'Intervention 2.0

Une création de la compagnie " Les Caprices ".
Le point de départ, c'est une pièce de Victor Hugo : L'Intervention. Une comédie méconnue, découverte seulement dans les années 1950 par l'étudiant Patrice Chéreau, qui s'essaya alors à la mise en scène... Une satire sociale où burlesque et discours politique brut se croisent et se coupent la parole sans aucune transition. Une pièce montée par nos soins l'année dernière.

Quand Victor Hugo rédige son recueil éclectique Le Théâtre en liberté, il est exilé par le régime du Second Empire. Pressentant que la nuit impériale ne serait pas éternelle mais ne sachant pas quand viendrait l'heure du retour de la démocratie et du sien, il était conscient qu'écrire pour le théâtre avait ceci de vain qu'il ne pourrait pas être joué dans l'immédiat, puisque censuré en France. De ce handicap, il fit un avantage : débarrassé de toute contrainte de bienséance et de tout carcan esthétique dû à l'époque et au goût dominant des scènes parisiennes, il va, librement, expérimenter. Cela nous donne un théâtre étonnant, souvent annonciateur des grands courants de la scène du XXème siècle. L'Intervention n'échappe pas à cette règle, elle annonce autant le vaudeville que le drame social. Cette liberté dans l'écriture appelle la liberté de lecture. On trouve dans L'Intervention du Feydeau si l'on en cherche et du Brecht si l'on en veut ! A notre modeste échelle, nous avons voulu, cette année, faire nous aussi notre petit " théâtre en liberté ". Alors, nous nous sommes élargis à des amis danseurs, musiciens, scénographes pour offrir quelque chose qui sera L'Intervention, mais pas tout à fait non plus ; c'est aussi la Suite Bergamasque de Debussy, c'est aussi ce qui nous est passé par la tête pendant quelques mois de répétitions. Nous avons envie de partager un peu de liberté !

L'Intervention 2.0, d'après Victor Hugo, mise en scène Gabriel Gau. Avec Pauline Blanchet, Diane Clerc, Ariane Lunati et Nicolas Charageat. Le dimanche 3 mars à 18 heures 30 au Théâtre de la Reine blanche.