Inspirée du recueil Du mouvement et de l'immobilité de Douve d'Yves Bonnefoy, Douve - première figure est une expérience poétique dont l'entreprise est le passage du verbe par la chair.
Devant les insuffisances de la parole face à l'expérience de la mort, du deuil, du beau, comment la danse, aux confins du dicible, peut venir prendre le relai ?
"Elle se tient là, au milieu de tout ce qui fut. Fragile sémaphore de chair, elle chancelle dans sa veille, vacille et tombe. Quels vides la creusent, venus soudain la soustraire aux communes lois de la pesanteur ?
Elle se tient là, où toute voix s'est tue.
Plutôt qu'en la résurrection, elle s'acharne en la vision de ce village éclairé, de l'autre côté, où existent et demeurent les morts." Alexandre Salcède

L'angle mort c'est cette part de l'espace qui demeure invisible.
C'est un espace en péril car d'un seul mouvement de la tête il peut s'anéantir et peut-être reparaître plus loin.
Comme une histoire de fantômes ; d'apparitions et de disparitions.
C'est l'impossibilité que du mouvement des deux parties — le miroir et son nonreflet — de leur rencontre, sourde une nouveauté insoupçonnée. Danser "La danse pure ne porte pas de sens.
Mais par magie, elle génère des émotions. Un mouvement, riche et dense à tous les instants."