Il fallait de l'audace pour rendre la parole au Faust muet de Murnau, chef d'oeuvre du cinéma expressionniste allemand.
C'est le pari réussi du Cartoun Sardines Théâtre, très inventive compagnie marseillaise.

D'un côté de l'écran, deux musiciens, un clavier et divers instruments à vent.
De l'autre, un homme-orchestre qui interprète tous les personnages, mais alors vraiment tous : Faust vieux, Faust jeune, Méphisto, le diable taquin et cabochard, mais aussi la jeune et jolie Marguerite, sa mère, sa tante...

Pendant la projection, les trois compères enchaînent dialogues, musique et bruitages en tout genre. Ils ne se contentent pas de sonoriser en direct Faust, la légende du vieillard qui vend son âme au diable.
Leurs dialogues sont pertinents, justes et irrésistiblement drôles. Comme cela se produit souvent dans les bons spectacles adaptés de classiques, l'humour rend ici le meilleur des hommages.

En 1979, Patrick Ponce et Philippe Car se rencontrent à Paris, à l'école de mime de Pinok et Matho.
Ils fondent un collectif qui deviendra plus tard le Cartoun Sardines Théâtre.
Leur travail puise son inspiration dans des formes visuelles et burlesques multiples : dessin animé, clown, cinéma, marionnette et commedia dell'arte.