Clara sermier

Cela fait plusieurs années que la poésie d’Arthur Rimbaud m’accompagne. Lorsque j’ai décidé de créer ce spectacle c’est plus particulièrement la passion de Rimbaud pour la nature (qu’il substitue à Dieu) et son mysticisme jamais avoué qui m’ont guidé. Il a cette sauvagerie qui cherche sans fin la « vérité vraie », le « pur amour ». Il se confronte à la nature humaine dans ses petitesses et ses faiblesses. Il dénonce, mais, à travers ses dénonciations, il cherche l’élévation de l’âme. Il appelle plus qu’il ne dénonce. En tant que chanteuse, cet appel fait sens et le mettre en musique c’est essayer de l’envoyer un peu plus loin, au-delà même de l’aspect purement littéraire. C’est la nature profonde de son acte poétique et sa volonté farouche à vouloir qualifier l’inqualifiable qui me porte.
Chanter Arthur Rimbaud c’est aussi le plaisir sensuel d’entrer dans sa débauche de mots ; J’aime les nombreuses palettes de Rimbaud : son humour sombre, sa fulgurance, sa sauvagerie, ses ricanements, sa sensualité et aussi sa qualité de silence.
Arthur Rimbaud foudroie, littéralement il fout droit. » Clara Sermier

compositeurs différents : Léo Ferré, Jannick Top, Claude Salmieri et moimême. S’il existe différentes approches musicales des textes d’Arthur Rimbaud, approches variant selon le compositeur, toutes ont un point commun qui est de ne pas appuyer le texte dans ses détails car sa richesse naturelle n’en serait que trop caricaturée. Tantôt cela consiste à trouver une atmosphère générale qui doit laisser cette richesse s’exprimer sans pour autant être musicalement transparente (Léo Ferré), tantôt utiliser un style de musique parallèle qui n’a apparemment rien à voir avec le poème mais dont les liens avec lui sont plus complexes et plus alchimiques et soulignent sa profondeur ou son humour. Le spectacle est, pour cette raison, un enchaînement de chansons de styles, d’atmosphères et d’énergies très différentes. Le travail d’arrangements est avant tout pour moi un moyen d’unifier ces chansons dans une sonorité garantie par la formation elle-même : un piano, un violoncelle et un ou plusieurs saxophones, ainsi que l’utilisation de techniques instrumentales issues de mon expérience dans la musique contemporaine (modes de jeu, quarts de tons, multiphoniques) mêlées au jeu traditionnel des instruments. Ce mélange a toujours peuplé mon univers musical. » Sylvain Griotto