Parade Nuptiale Lino rouge et Nuit de chien invente son théâtre en rassemblant quatre textes ayant pour thème commun le sujet amoureux et pour espace un cercle de lino blanc de 7 mètres de diamètre posé au sol. C'est un parti pris scénographique essentiel à l'entrée en invention et en création théâtrale.

Le blanc contraint radicalement l'espace scénique à n'être envisagé que comme un vide, un espace de néant, un tombeau respectant la rotondité de la terre. Rien ne peut agir ou être agi en dehors de ce rien où tout peut advenir. Le cercle blanc au sol rappelle l'espace tragique du théâtre antique grec il accueille en son centre la table, le socle de Dionysos où a lieu à chaque représentation le sacrifice du "boeuf" comme le lieu de disparition du possible déplacement vers une mort jouée et une vie revenue ou recréée. L'acteur s'engage dans un voyage archaïque, nourri des divers contacts et inclusions funéraires. Il est l'inventeur de sa propre destinée.

Parlons d'un théâtre expérimental qui ne peut se passer de l'authenticité d'une relation originelle et sauvage avec la matière du monde, celle que foulent les pas de notre vie. Une autre histoire doit s'écrire, un récit doit prendre forme dans un espace primaire, primordial, avec ses propres limites, son intériorité et ceci, dans un mouvement de rencontre avec son public. Comme s'il fallait redécouvrir cet ultime point de connivence entre communautés qui se reconnaissent, ce fil fragile qui à un moment donné fait lien, mais où la rupture se consomme à l'extrême limite des larmes et du rire, de la mort appréhendée et du vivant éprouvé.

Nous voulons revisiter l'espace-temps qui fait passer les jours de notre vie ; nous voulons re-tisser la fable des origines. Nous voulons faire de la mise en scène de Parade Nuptiale Lino rouge et Nuit de chien une mise en chantier chaotique auréolée de poussières décédées et de vies éprouvées.

Les quatre pièces

"Je ferai ce que tu voudras s'avance dans un no man's land à connotation d'hôpital, entre l'absence et la présence de TU enfermée là parce qu'elle a porté atteinte à ses jours. JE fait revivre leur relation amoureuse passée en la gardant dans son corps par l'intermédiaire d'une marionnette en voyage dans des images anatomiques projetées au sol.

"PostMortem" est le récit du rêve amoureux de JE. Elle s'épuise à vouloir garder près d'elle TU, un homme en habit de cérémonie, semble t'il mort puisqu'il est au cercueil. JE le fait revivre en l'humectant d'un jus de cactus, un élixir d'amour qu'elle aurait ramené de son errance dans le désert.

Dans "Pigeon Vole", Rose-Marie identifie le sujet amoureux à un pigeon factice qu'elle a mis en cage. Implacable, elle-même pigeonne aux ailes théâtrales, elle tue, plume, dépèce, mange par vrai pigeon mort interposé, servi par le dévoué Valet. Elle livre sa rancoeur d'être allée au rendez-vous où son cher pigeon n'est jamais venu.

"Gala Taureaumachique" confronte le sentiment amoureux dans une ambiance de corrida, avec six mises à mort de Taureau marié à Rosemonde et ayant Pâquerette pour amante. Trois bouchers déversent des seaux de sang sur Taureau, à la fois sacrifié par la férocité des rapports quotidiens du mariage et la sauvagerie de son amante qui n'arrive pas à le quitter.

L'Impromptu
Une surprise au milieu de la nuit. "Le Mariage"

Les intermèdes
Après chaque spectacle, on mange, on boit, on danse.

Amener de quoi "passer la nuit" (chaise longue, doudou, oreiller)
Une tarte salée ou sucrée à partager...