Issus des Hurlements d'léo, de la Varda, des Croquants, de L'air de rien, les artistes ont souhaité reprendre les chants de cette tragédie, d'abord sur CD, puis sur les scènes de France réveillant au passage l'émotion d'un souvenir encore très présent mais aussi un espoir qui semble résonner des tombes des disparus. Un spectacle digne comme un poing levé !

" Pour défendre la république, Mi Abuelito s'engagea à dix huit ans aux côtés de CNT'istes. Seul communiste de son régiment, il hérita du surnom gentiment moqueur de "Comunero" ("le coco", "le communard").
Il vécut donc la guerre et toutes ses atrocités, connut l'espoir, la solidarité, la peur, l'odeur de la mort, la défaite, puis l'exil et l'humiliation du camp d'Argelès.

Mon grand-père parlait peu de ses engagements, seulement par bribes et avec beaucoup de pudeur et d'humilité. Par bonheur, je fus un de ceux auxquels il se confia et ses histoires me fascinaient. J'ai pu ainsi l'enregistrer et c'est sa voix que l'on peut entendre tout au long de l'album.

Au travers de son histoire mais aussi des chants de la guerre que nous chantions dans les repas de famille je me suis construit sensiblement et politiquement.
A sa mort il m'est apparu essentiel d'immortaliser ces chansons venant pour la plupart de lui et qui m'ont fait moi. Le groupe, le titre de l'album et l'unique composition s'appellent El Comunero pour lui rendre hommage et le remercier.

A travers lui, c'est à tous ces guérilleros, combattants pour la liberté, que nous voulons rendre hommage et dont nous voulons perpétuer la mémoire.
D'autres chansons n'ont pas de lien direct avec l'histoire de la guerre d'Espagne mais font partie de mes souvenirs, mes racines, mon histoire... "
Thomas Jimenez