Il existe en Campanie une légende selon laquelle Pergolèse aurait composé ce Stabat Mater après avoir été témoin d'une scène dramatique. Sur une place publique de Naples, une foule est rassemblée pour assister à un triste spectacle : un jeune larron est pendu par l'occupant espagnol pour avoir volé quelques pommes. Sa mère se tient à ses pieds, submergée par la douleur.

Ainsi, l'oeuvre célébrissime de Pergolèse ne serait-elle pas seulement le poème supra-expressif et quelque peu maniéré que l'on se plait à interpréter de nos jours. Certains dramatismes seraient atténués, quelques rudesses gommées... Afin d'en restituer l'esprit d'origine, cette interprétation de l'oeuvre de Pergolèse est totalement nouvelle.

Privilégiant une approche philologique du manuscrit, quelques polyphonies traditionnelles, chantées jusqu'à nos jours lors de la Semaine Sainte sont associées au Stabat Mater. Cette alternance met en avant l'expression première du texte et les contrastes violents, tout en soulignant les liens entre l'héritage populaire du sud de l'Italie et le talent cosmopolite de Pergolèse.

Heather Newhouse, soprano
Emmanuelle Fruchard, mezzo-soprano
Hugo Peraldo, ténor
Antoine Saint-Espes, baryton
ND, basse
Ensemble instrumental du Concert de l'Hostel Dieu
Franck-Emmanuel Comte, orgue & direction