La Chaise de paille

pièce magistralement portée par tous les comédiens .l'atmosphère des îles sauvages et désolées, les cris des oiseaux, les chants gaelliques...bref tout participait à rendre l'intensité dramatique du texte...admirable, déchirant nous emportant dans la complexité de nos propres sentiments(compassion,indignation, révolte....Pour tout dire je suis ressortie de cette pièce captivante , bouleversée , profondemment touchée et les larmes au bord des yeux,l émotion à son paroxisme.Merci à ces jeunes et magnifiques interprètes pour avoir imprimé avec tant de corps et d âme,une véritable humanité propre à chacun des personnages.par ailleurs le texte est cruellement in telligent mettant en exergue les hypocrisies d'un milieu, d'une époque,de la religion...magistral

" La chaise de paille, " est une pièce écrite par Sue Gover, une auteure dramatique anglaise. Elle se  déroule au 18è siècle sur une île sans arbres, dans un milieu sauvage et dénué de tout. Un pasteur de 60 ans et sa très jeune femme, Isabel, débarquent à Saint Kilda, perdue au milieu des tempêtes dans l'archipel des Hébrides. A peine arrivée, Isabel rencontre Rachel, une femme étrange qui possède la seule chaise de l'île, et insiste pour se faire appeler Lady Grange. Elle se plaint de sa gouvernante et bonne, Oona, et  essaie de se procurer de l'alcool par tous les moyens. Au fil des scènes, Rachel dévoile plus de son histoire et des raisons de son désespoir : enlevée par son propre mari, elle est prisonnière ici, exilée parmi des pêcheurs analphabètes, qui ne parlent pas anglais,, mangent des cormorans, préfèrent les oeufs pourris. Le drame de Rachel se déroule sur fond de guerres incessantes entre les héritiers de souverains écossais calvinistes (les Jacobites) et ceux des souverains anglais qui veulent annexer l'Ecosse  et lui imposer cette forme de catholicisme d'Etat qu'est l'anglicanisme. Cette toile de fond faite de massacres politico-religieux, de complots ourdis par des nobles et leurs affidés se mêlent avec le tableau des conditions de survie primitives de cette population, avec l'exaltation alcoolique de Rachel, et avec la cruauté de son mari. L'ensemble donne de ce monde une image d'une incroyable dureté.  Les trois protagonistes principales sont Isabel, Rachel, et Oona, sa servante et geolière, qui est née sur l'île et en raconte, parfois en gaélique, les croyances., remarquablement interprétée par Béatrice Mandelbrot.

Un huis clos qui retentit du cri des oiseaux de mer, des sonorités rugueuses et poétiques du gaélique proféré par Oona l'insulaire et des propos échangés par trois personnalités féminines qui s'affrontent, s'apprivoisent, deviennent complices...

Un très bon cru au Théâtre du Nord-Ouest, avec cette histoire poignante aux confins de la folie... Une bonne distribution, homogène, convaincante, bien dirigée, permet de profiter pleinement des deux heures de représentation.

Quatre comédiens étonnants de force et de justesse arrivent à nous transporter dans une ile du nord de l'Ecosse. C'est magnifique.

Une belle réussite. L'atmosphère est bien rendue, la mise en scène est intense et puissante. Les acteurs sont excellents, même si l'épouse captive a un jeu parfois trop extreme donc lassant à la longue.

Très jolie pièce, dépaysante,acteurs épatants, et finalement c'est rare mais c'est une pièce plutôt gaie.