Essai de désintoxication volontaire

Pascale Spengler, metteur en scène en résidence de création au théâtre-studio cette fin de saison mène une expérience théâtrale limite en se concentrant sur le langage verbal et son inévitable corollaire de faux-semblants et de malentendus. Elle met en œuvre depuis de longues années la pratique d’un théâtre politique ainsi que le professaient certains penseurs de mai 68, avec la conviction profonde que le théâtre a cette capacité de changer notre vision du monde et de pouvoir ainsi le transformer

En 1966 Peter Handke auteur autrichien avec son recueil de pièces parlées ayant pour titre générique « Outrage au public » révolutionne d’après les experts la scène théâtrale contemporaine. Les pièces parlées sont du théâtre. Elles usent du langage naturel de l’insulte, de l’introspection, de l’aveu, de l’affirmation, de l’interrogation, de la justification, de la dissimulation, de la prédiction, du cri de détresse. L’intention est de rendre attentif les spectateurs au drame et à la comédie qui se joue entre un individu qui cherche à être donc à s’exprimer et l’autorité du langage qui lui préexiste.

Les deux œuvres de Peter Handke « Introspection » et « Appel au Secours » extraites d’« Outrage au public » seront dites par Françoise Gazio et Rémi Pous. Elles seront mises en perspective avec « Répliques» une courte pièce de Pascale Spengler dont l’intention est de questionner le geste de Peter Handke se rendant aux obsèques de Slobodan Milosevic