Pasiphaé

Nous avons beaucoup apprécié cette belle adapation du mythe antique de Pasiphaé et la performance artistique de l'interprète principale véritablement possédée par le rôle. Les chants du choeur antique plantent véritablement le décor et créent l'atmosphère presque érotique de la pièce. Seul point négatif la jeune fille dans le rôle de Phèdre très en dehors de son personnage qui gâche non seulement la première scène mais le dénouement. Sinon, courez-y on en ressort extrêmement troublé.

Le sujet abordé n'est pas forcément très accessible mais il faut bien se dire que c'est de la mythologie de nos amis les grecs. Quant à l'interprétation, elle est...magistralle! En effet, le choeur des 4 jeunes filles accompagne le déroulement de la pièce, toujours à des moments clefs. Le point d'orgue est la transe de Pasiphaë. Le personnge de Pasiphaë est quant à lui superbement habité par la comédienne tant au niveau présence, danse, chant, phrasé. Ainsi que le personnage de Minos, pour sa partie (ainsi que le personnage d'introduction). Le décor est minimaliste voire inexistant mais l'espace de la scène est très bien occupé. Les costumes (nourrice et ses ustensiles et ses gestes, la reine, le roi, les choristes) nous transportent bien à l'époque de la Grèce antique (sauf peut-être Phèdre). La mise en scène du point final de la pièce (la découverte par une petite fille de qui on sait) est tout simplement excellente. Le temps s'est arrêté de s'écouler pour nous conter superbement une histoire venue des temps des drames mythologiques.

La protagoniste sait passer toute l'angoisse de son personnage sans tomber dans l'interprétation forcée typique des tragédies grecques. Une interprétation troublante et émouvante! Malheureusement la production est un peu rustique; un peu de collaboration privée tomberait bien...

Voilà devant une assemblée scandaleusement peu nombreuse - nous étions 7 - un spectacle total, très intellectuel et qui témoigne d'un travail que l'on ne peut que saluer. Presque tous les acteurs étaient très jeunes et en bonne conformité avec ce "laboratoire": très intéressantes trouvailles du choeur, jeu très sénéquien de l'inspirée Pasiphaé etc. La briéveté de la pièce a été largement compensée par la dramaturgie très "grecque". C'est néanmoins une pièce qui demande à être lue et méditée avant de la voir jouer.

représentation prenante et portée surtout par karine laleu, quelques longueurs empechent de ressentir la densité du texte mais la tache est loin d'être facile, monterland au 21e siècle se dit difficilement