Les Chansons d'Eric Guilleton ne s'écoutent pas d'une oreille distraite, et l'oreille ne peut être distraite, car certains mots s'impriment en nous, durablement. Elles laissent des traces.

Il est presque banal de parler de la sincérité et de l'authenticité de quelqu'un, dans le monde du spectacle, tant ces mots sont parfois utilisés pour s'appliquer, avant tout, à un personnage.

" Ne rencontre pas les artistes, tu serais déçu ", chantait Henri Tachan. Chez Eric Guilleton, l'homme ne trahit pas l'artiste. Il chante les écorchures de l'âme, les bonheurs dérisoires mais essentiels, l'amour éternellement mystérieux. Il parle de la vie avant tout, dans ses imperfections, ses incertitudes, dans ce qu'elle a d'heureux et de douloureux.

Eric Guilleton n'est pas à la mode, tant mieux : il chante depuis 20 ans, ses chansons s'inscrivent dans le temps, et il n'a rien renié. Dans ce qu'il chante, il y a un peu du jeune homme révolté qu'il était, furtivement, en douceur, proche en cela du " charme acide de la révolte " d'Alain Souchon.

Son regard est lucide mais fraternel. Ecoutez-le, et vous prendrez un bain d'humanité.