Jardin du Luxembourg, 2 juin 1925.
Jean Romier, jeune étudiant en médecine, relit paisiblement un cours d'anatomie.
Il est dix heures ; la chaleur du jour est déjà sensible. Soudain, un vieil homme, vêtu d'une anachronique redingote, vient s'asseoir à côté de lui, sur le banc de pierre. La conversation s'engage vite entre les deux hommes qui se découvrent une passion commune, la musique de chambre.

" L'Homme à la Redingote ", Monsieur Berruyer, invite alors le jeune homme à un concert intimiste qu'il donne, avec famille et amis, le vendredi suivant. La soirée se passe au mieux, sublimée par la musique céleste de Mozart.

Sonnent les douze coups de minuit, engageant le jeune Romier à prendre congé. Une fois sorti, il s'étonne de ne plus trouver son beau briquet d'or fin. Pensant l'avoir oublié chez ses hôtes, il décide, malgré l'heure tardive, d'y retourner.

Les escaliers montés quatre à quatre, il frappe à la porte. Pas de réponse. Il insiste. Toujours pas de réponse.
A cause des tambourinements répétés, un voisin, réveillé, finit par sortir sur le palier pour dire au jeune trublion que cela ne rime à rien de frapper de la sorte à la porte d'un appartement inhabité depuis plus de vingt ans, depuis la mort de Monsieur Berruyer...

" L'Affaire Jean Romier " a intéressé jusqu'aux esprits les plus rationnels. La théorie des brèches temporelles est-elle en effet scientifiquement concevable ?
Laissons la parole à Albert Einstein que cette étrange affaire a particulièrement intrigué : "Ce jeune homme a trébuché dans le temps... comme d'autres ratent une marche d'escalier."