Quant au choix particulier de Britney Spears comme matière de la pièce, Izquierdo/Pajand pourraient déclarer, comme l'écrivain Jean Rolin qui vient de publier Le ravissement de Britney Spears, que son choix ne relève que d'un prétexte à l'écriture.
Mais tout comme pour lui, le choix de ne relève pas totalement du hasard.
Contrairement à une Lady Gaga, dont les coups marketings mêmes les plus extravagants semblent savamment calculés, contrairement à une Madonna quasi infaillible régnant sur le marché pop music depuis environ trente ans, Britney Spears, dont tout indiquait qu'elle allait succéder à la reine de la pop, est rendu touchante par son incapacité à répondre sur le long terme au produit de consommation culturel qu'elle est sensée incarner.

Mais outre un faible pour la personnalité de la pop star dont le parcours peut être comparé à la vie tragique et romanesque de Marylin Monroe, le duo Izquierdo/Pajand assume un réel intérêt pour le contenu artistique des productions, au delà de leur aspect aseptisé : certaines mélodies et chorégraphies bien ficelées, un univers visuel baroque, des textes polysémiques et provocants.

Mais il s'agit au fond plus d'un choix irrationnel qui pourrait se résumer par : "parce que c'est elle, parce que ce sont eux". My name is Britney Spears, c'est comme une rencontre qui, sans être nécessaire ni gratuite est à la fois évidente et fortuite ; une idée qui, sans aller de soi, s'impose.
Sans se dédire, Marta et Samuel sont Britney Spears, le temps d'un spectacle.